23 mai 2022, 4 juin 2022… Voilà des dates dont certains se souviendront !
Orages, grêlons géants, voitures cabossées. C’est un spectacle sans précédent qui a accueilli des milliers de personnes à quelques semaines des vacances d’été. Mais c’est aussi le début d’un long chemin entre assurances, factures et délais chez le carrossier. Pour certains, c’est peut-être aussi la douche froide : sont-ils couverts par leur assurance auto pour de tels dégâts ?
Depuis quelques années, on observe une recrudescence des accidents climatiques. Fonte des glaces, épisodes caniculaires, inondations, cyclones, incendies… Voilà notre nouveau quotidien ! S’ils nous impactent tous d’une façon ou d’une autre, les orages de grêle, qui résultent de ces épisodes climatiques rares, impactent également nos budgets.
De fait, tout comme l’assurance habitation multirisque couvre les dégâts causés par la grêle, l’indemnisation des dommages qu’elle cause sur les véhicules dépend du contrat d’assurance auto auquel vous avez souscrit.
Carrosserie bosselée, pare-brise fissuré, toit-ouvrant explosé, lunettes arrière en miettes… Les dommages peuvent s’accumuler et faire grimper la facture. Dans un article signé Sudouest.fr, France Assureurs estime à 131 millions d’euros la facture liée aux dégâts automobiles résultant de l’orage de grêle entre le 20 et 23 mai. Et c’est sans compter les dommages encore plus conséquents occasionnés entre le 3 et le 5 juin 2022 !
En effet, dans un article du même média, la carrosserie Arc-en-Ciel situé dans la zone industrielle de Louzy (Deux-Sèvres) annonce recenser plus de 600 impacts de grêlons par voiture à la suite de la nuit du 4 juin ! De quoi donner du travail pour les mois à venir.
Voiture grêlée assurée au tiers, une indemnisation complète ?
Vous devez vous en douter, l’assurance automobile au tiers, qui correspond au minimum légal en France, ne couvre que partiellement les dégâts. Parmi ceux qui ne sont pas pris en compte : la grêle.
Si votre voiture est victime d’une averse de grêle et que vous n’êtes assurés qu’au tiers, vous ne serez donc pas indemnisés par la compagnie d’assurance. Toutes les réparations nécessaires comme le débosselage de la carrosserie, le remplacement des vitres ou du pare-brise seront donc à vos frais.
Toutefois, certaines options peuvent vous permettre d’obtenir une indemnisation en y souscrivant :
- La garantie 24h/24 : si votre voiture est immobilisée, elle sera dépannée et vous obtiendrez un véhicule de remplacement.
- La garantie bris de glace : les dégâts causés aux vitres par la grêle seront couverts.
- La garantie “événement climatique” : les dégâts causés par les intempéries, dont la grêle, seront indemnisés et ce, même si l’état de catastrophe naturelle n’a pas été reconnu.
- L’assurance grêle : certains assureurs proposent maintenant de remorquer votre voiture si celle-ci est hors d’usage.
Quelles garanties quand on est assuré tous risques ?
Comme son nom l’indique, l’assurance tous risques permet d’obtenir une indemnisation complète à la suite d’un orage de grêle et ce, sans souscrire une assurance spécifique ou option supplémentaire. Vous serez néanmoins tenus de vous acquitter d’une franchise du montant indiqué sur votre contrat.
Dans le cadre d’un orage de grêle, différentes garanties entrent en compte pour vous indemniser au mieux :
- La garantie “dommage tous accidents” couvrira les réparations de la carrosserie bosselée.
- La garantie bris de glace dédommagera le remplacement des vitres, pare-brise, lunettes arrière et toit-ouvrant.
- La garantie catastrophe naturelle entrera en jeu dès que cet état sera déclaré. Elle s’accompagnera d’une franchise réglementaire de 380 euros.
Notons que selon un article de turbo.fr, l’un des principaux assureurs du pays a annoncé que « la réclamation d’assurance automobile moyenne pour les dommages causés par la grêle était de plus de 4 000 € par véhicule en 2020 ».
Déclaration du sinistre, examen du dossier… Quelles sont les démarches ?
À la suite d’un épisode de grêle, vous disposez de cinq jours pour déclarer le sinistre auprès de votre assureur via une lettre recommandée avec accusé de réception contenant des preuves des dommages occasionnés.
Mieux vaut ne pas rester dans l’attente d’une hypothétique déclaration de catastrophe naturelle avant la demande de prise en charge des dégâts. Si celle-ci venait à être déclarée, la garantie catastrophe naturelle prendra automatiquement le relais.
Une fois la déclaration de sinistre enregistrée, un expert est envoyé pour estimer le montant des dégâts et pour vérifier que la grêle en est bien responsable.
Ensuite, il vous faudra choisir… Vous pourrez soit, réaliser les réparations chez le garagiste de votre choix, ne prendre que la franchise en charge, avancer les frais et être remboursé a posteriori. Ou alors, vous pourrez vous rendre chez un garagiste agréé par votre assurance auto et ne payer que la franchise, laissant l’assurance régler la facture.
Si votre contrat le prévoit, une voiture de prêt pourra également être mise à votre disposition par votre assureur durant toute la durée des réparations.
Et si toutefois, votre voiture était trop endommagée pour envisager une réparation, deux choix s’offrent à vous. Vous pouvez céder votre voiture à l’assurance pour le prix de sa valeur avant la grêle moins la franchise, ou bien, garder la voiture et recevoir une indemnisation épave moins la franchise.
Assurance au tiers ou Assurance tous risques ? Il faut choisir !
Un accident climatique comme un orage de grêle peut donc coûter cher lorsque l’on ne dispose pas de la bonne assurance. Pour avoir l’esprit tranquille, choisissez donc l’assurance tous risques, sinon, soyez prudents en ajoutant une ou plusieurs options éventuelles à votre assurance au tiers. Une simple ligne dans un contrat pourrait vous sauver la mise. D’autant plus quand on sait que l’on habite une zone à risque ou que les événements climatiques exceptionnels comme ceux que nous avons vécus cette année sont voués à se reproduire.
Payer un peu plus par an pour économiser des milliers ne vaudrait-il pas le coup même sans certitude d’en faire l’usage ? Ça se discute…
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